LA CONVERSION PERMANENTE 

La conversion permanente chez Charles de Foucauld qui l’a conduit à la sainteté ouvre une conception très classique associant l’action miséricordieuse de Dieu et l’effort du disciple. Cela ressort des paroles qu’il met sur les lèvres du Seigneur dans une méditation sur son avenir durant la retraite de novembre de 1897 :

« Ton éternité, ton jugement, que seront-ils ? Ils seront ce qu’aura été ta vie […] Si tu t’es renoncé, si tu as porté ta croix et que tu m’as suivi; si comprenant les grâces, les miséricordes merveilleuses dont je t’ai comblé, tu as fait fructifier tous ces talents que je t’ai confiés ; tu es fidèle à ta belle vocation, si tu obéis à ton directeur… […] » 

Dans le même temps, comment ne penserait-on pas que ce prêtre « accompli, achevé en sainteté, parfait en tout, » souhaité par Charles de Foucauld pour guider les âmes envers qui il doit avoir « une tendresse paternelle », ou encore ce prêtre « pieux, sage et instruit, » dont il parle dans l’Évangile présente aux pauvres du Sahara (p.136), il lui a été donné de le découvrir dans la personne de l’abbé Huvelin ?

Chez Charles de Foucauld, disciple de tel père spirituel, l’ardeur à poursuivre son chemin de conversion va de pair avec son désir de mener à bien ses projets de fondation et ses entreprises en vue de la future évangélisation des infidèles ; il est persuadé que leur succès dépendra, pour une part, de sa fidélité au Seigneur. 

Ces années durant lesquelles le père de Foucauld a tant éprouvé le besoin d’être entouré de la prière des âmes qui lui étaient proches l’ont conduit à s’en remettre davantage la volonté du Seigneur, signe évident de progrès dans la sainteté. « Je suis toujours seul. Le compagnon désiré ne paraît pas, même de loin, rien ne laisse voir qu’Il en viendra. Que la volonté de Jésus se  fasse ! Puissè-je seulement être infidèle ! » (Lettre à l’Abbé Huvelin, Correspondance inédite, p. 289)

 

La christologie de Charles de Foucauld ne peut s’écrire qu’à partir de ces grandes orientations spirituelles que furent sa fréquentation des Évangiles où il trouve Jésus dans son humanité, sa célébration priante de la vie de Jésus, Fils de Dieu fait homme pour sauver le monde, son amour ardent pour l’Eucharistie où il communie à tout le Mystère de l’Alliance nouvelle, universelle et éternelle, son ascèse quotidienne pour rester dans l’amour fidèle. L’axe autour duquel il va construire sa théologie est bien cette découverte de Jésus dont il a pu dire : 

« L’imitation est inséparable de l’amour, quiconque aime veut imiter ; c’est le secret de ma vie : j’ai perdu mon cœur pour ce Jésus de Nazareth crucifié il y a 1900 ans et je passe ma vie à l’imiter autant que le peut ma faiblesse. » Lettre à un ami de lycée, p. 159 

PRIONS :  Seigneur, par l’intercession du bx Charles de Foucauld, donne-nous le zèle et l’ardeur de te chercher constamment pour te demeurer fidèle jusqu’au bout !